Aujourd’hui on parle impact environnemental.
Et plus précisément, impact environnemental de nos culottes. A priori, à moins de vivre nue sur une île déserte ça nous concerne tou.te.s !

1 - Le pourquoi du comment ?


Avant d’entrer dans le dur, premier constat : tout produit, même le plus écologique, aura toujours un impact sur l’environnement qu’il s’agisse d’un livre, d’un jean ou d’un ordinateur.

L’idée est donc de réduire au maximum cet impact. D’autant plus que l’enjeu est de taille : réduire par 4 nos émissions de CO2 afin de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de la barre des 1,5 degrés.

Alors pour avancer efficacement, on a décidé de mesurer l’impact environnemental de chacun de nos produits. L’idée, scruter nos produits sous toutes les coutures : matières, confection, transport, packaging… afin de savoir où on en est et ce qui reste à améliorer.

Alors rassurez-vous, on n’a pas attendu cette étude pour faire bien les choses, mais elle nous a permis d’affiner nos connaissances pour aller plus loin. On vous explique !

Avant cette étude, on savait par exemple que la fibre 100% recyclée qui va ensuite être utilisée pour tisser nos dentelles permet d’économiser 90% d’eau et 80% d’électricité. Cette information nous était fournie par l’entreprise qui fabrique le fil recyclé de nos dentelles en Italie. Mais pour créer une dentelle, on mélange généralement ce fil à d’autres fibres non recyclées, de l’élasthane par exemple. Mesurer l’impact environnemental commence donc à être plus compliqué.

Et puis, une culotte ce n’est pas juste de la dentelle, c’est aussi du coton, des élastiques… Difficile donc d’avoir une mesure d’impact précise, si on n’a pas la bonne méthodologie et les bonnes données. C’est pour cela qu’on s’est appuyé sur un organisme expert, qui nous a accompagné dans cette démarche.


Concrètement, comment a-t-on procédé ?

2 - La méthodologie


On commence par rassembler toutes les données que nous avons : composition de chaque matière utilisée, lieu de confection, lieu de tissage, lieu de tricotage, lieu de teintures, type de teintures… On prend en compte également le type de transport de chaque matière et du produit fini : route, aérien, ferroviaire ou maritime. Toutes ces informations, nous permettent de connaître précisément l’impact de chaque matière et accessoire : coton, dentelle, élastique, Tencel, tulle, agrafage, anneaux, réglettes…

Ensuite (attention, cette étape peut choquer les âmes sensibles), pour chaque modèle étudié, on a sacrifié un article de taille M (on se base toujours sur le M, c’est notre taille repère pour ensuite faire les calculs étant donné que c’est celle qu’on vend le plus).
Autrement dit, on a découpé (on sait c’est terrible, mais c’est nécessaire) nos culottes et soutiens-gorge pour peser un par un chaque élément les constituant. La culotte Dawa par exemple est composée de coton pour le fond de culotte et l'avant, de dentelle pour le dos et d’un élastique qui fait tout le tour de la taille et d’une partie de la demi-jambe. En pesant chaque matière séparément, on sait que dans une culotte Dawa, on a environ tel poids de coton, de dentelle et d’élastique. On croise le poids avec toutes les infos concernant la matière pesée et on a ainsi une idée assez précise de l’impact de notre petit triangle de coton sur l’environnement.

Une fois qu’on a le résultat par produit, on peut le comparer à celui d’un soutien-gorge ou culotte conventionnelle. Qu’entend-t-on par culotte conventionnelle ? Il s’agit d’un produit-type conceptualisé par l’ADEME en s’appuyant sur des moyennes. Le polyester, polyamide et élasthanne utilisés pour la dentelle seront considérés comme non recyclés et les émissions liées à la confection seront calculées en prenant en compte les moyennes des principaux pays de confection asiatiques. On obtient donc un produit type qui correspond à la masse des articles de lingerie vendus. Ce qui permet ensuite à chaque marque de faire des comparaisons et de se situer. Clairement, si vous êtes aussi polluant qu’un article type de l’ADEME, c’est mauvais signe. Heureusement, ce n’est pas notre cas !

Mais au fait l'ADEME, qu'est-ce que c'est ? C'est l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Pas plus clair ? Bon, en gros l'ADEME, c'est un établissement public qui a pour mission de mettre en oeuvre les politiques publiques en terme de développement durable et d'énergie. Elle a autant pour but de faire émerger de nouvelles solutions technologiques durables, que de conseiller les entreprises et diffuser l'information et les bonnes pratiques à tous.

Maintenant qu’on vous a expliqué la méthode, passons aux résultats !

3 - Ce qu’on a appris !


Déjà on a eu quelques surprises.
- Le transport par exemple ne pèse pas si lourd dans les résultats.  Notamment car nous sourçons toutes nos matières, à l’exception du coton en Europe. Le trajet est donc moins long que quand tout vient d’Asie par exemple. Autre raison : le fait que nos matières ou nos produits ne prennent pas l’avion.
Ainsi les transports ne représentent que 1% de l’impact carbone du bustier Liao, étant donné que toutes les matières sont sourcées en Europe. Pour la culotte Liao mi-coton-mi dentelle, l’impact du transport représentait 5% de son poids carbone : normal, le coton vient d’Inde. Etonnamment, l’emballage pèse bien plus : entre 6% et 10% selon les modèles, alors même que notre packaging est confectionné en France avec du carton recyclé et issu des Landes. Mais quand on y réfléchit cest finalement assez logique : nos culottes et soutiens-gorge sont tout simplement plus légers que nos packagings !

-Ce qui est responsable à plus de 50% de l’impact carbone, c’est en fait toujours la matière. D’où l’importance d’utiliser des matériaux durables pour limiter l'empreinte environnementale.

 



- Autre information intéressante : la consommation d’eau sur toute la durée de vie d’une culotte est fortement liée à son utilisation, autrement dit aux nombres de lavage en machine.
Pour des modèles en synthétique, la consommation d’eau (environ 10 à 12 litres par modèle) vient entièrement du lavage et n’est pas du tout liée à la fabrication. On comprend donc pourquoi il est important de ne pas trop laver ses vêtements ! Evidemment, la culotte reste une exception : pour des raisons d'hygiène, on continue de changer de culottes tous les jours et de la laver après chaque utilisation ! Mais on essaye au max d'aérer et reporter ses vêtements quand on le peut. Même les soutiens-gorge peuvent être portés plusieurs jours avant d'être lavés.

 

4 - Regardons dans le détail


Pour comprendre plus concrètement quel est l’impact d’une pièce de lingerie, voici quelques exemples.

- Au hasard, la brassière Liao émet 1,2kg de CO2 pour une taille M et représente 0,4kg d’économies de CO2 par rapport à une brassière conventionnelle.

- La culotte Dawa émet elle 0,5Kg de CO2 pour une taille M, et représente 0,4Kg d’économies de CO2 par rapport à une culotte conventionnelle du même type.

 



- En moyenne notre lingerie est 35% moins émettrice qu’un article de lingerie conventionnel. Une culotte ou un soutien-gorge Olly, c’est environ 0,72kg de CO2 émis, contre 1,12 pour un produit conventionnel (moyenne de l’Ademe).

5 - Une économie négligeable ?


Vous vous dites que ce n’est pas grand chose ? Que finalement c’est seulement 0,40kg de CO2 économisés ? On vous l’accorde ce n’est pas très impressionnant.

Et c’est logique ! La lingerie c’est tout petit. Donc logiquement une culotte polluera toujours moins qu’un jean. Tout simplement car elle est moins lourde. Et oui, l’impact carbone est en fait largement lié au poids du produit : plus vous avez de matière, plus le produit est polluant. Il a fallu plus de tissu pour le produire, donc plus d’eau et plus d’énergie. Parfois plus de pétrole s’il s’agit d’une matière synthétique issue de la pétrochimie ou plus d’engrais et de pesticides s’il s’agit d’un coton non bio. Et plus un produit est encombrant et lourd plus il pèse sur la consommation d’énergie utilisée lors du transport.

Pour autant c’est n’est pas car l’économie carbone réalisée avec une culotte écolo n’est pas massive qu’il faut baisser les bras ! Et on vous dit pourquoi :)



a - Car l’union fait la force !

Si on cumule tous les produits Olly vendus en un an, cela correspond à 5,5 tonnes de CO2 économisé, soit 28 554k m en voiture ou 10 806 repas végétariens. Pas mal, non ?
Et ce n’est que chez Olly ! Imaginez si on cumule les économies réalisées chez toutes les marques éthiques. Imaginez si les géants du secteur s’étaient bougés plus tôt…


Donc, même si ce n’est pas là que vous allez faire vos plus grosses économies carbone, mieux vaut quand même acheter sa culotte chez une marque éthique que chez une marque de fast-fashion. Car finalement, c’est toujours la même histoire si vous êtes le seul sur terre à rouler en 4x4 ou à prendre l’avion tous les mois, ce n’est pas grave. Mais si tout le monde fait la même chose, ça commence à coincer.



b- Car la mesure de l’impact carbone c’est top mais ça ne suffit pas


Cet indicateur ne prend par exemple pas en compte les bienfaits du coton bio vs. le coton conventionnel. Il ne considère pas la pollution des sols et des eaux générées par les pesticides et engrais, il ne considère pas les maladies qui peuvent survenir chez les travailleurs du coton et les populations habitant près des champs. Tout simplement car l’impact carbone comme son nom l’indique, ne prend en compte que les émissions carbones et ne va donc pas tenir compte des émanations de produits toxiques dans l’environnement ou de la pollution liée aux micro-plastiques. Il suffit de regarder ce reportage pour comprendre que si le coton bio a un impact carbone non négligeable, il est en revanche très intéressant pour aider de nombreuses familles à vivre en Inde sans mettre en danger leur santé.


Autre exemple : la laine par exemple a un impact carbone catastrophique  ! Un kg de laine génère l’équivalent de 80 kg de CO2. 

Normal, il a fallu nourrir et élever un mouton pour prélever sa laine. Mais si ce mouton a aussi été élevé pour son lait et/ou sa viande, son impact carbone est réparti sur plusieurs utilisations et est donc moins important. 


L’indicateur carbone est donc très intéressant, il permet déjà de s’attaquer à un aspect du problème : les émissions carbones. Mais il n’est pas suffisant.  

C’est pour cette raison qu’on s’est aussi intéressé à deux autres indicateurs : l’eau bleue et l’euthrophisation.



6 - Deux autres indicateurs



L’eau bleue qu’est-ce que c’est ?
Elle est mesurée par la quantité d’eau douce consommée par la production d’un objet et non réinjectée dans le bassin versant. Cela comprend notamment l’eau d’irrigation, l’eau de boisson pour les animaux. Cela exclut les précipitations et l’eau utilisées dans la plupart des procédés industriels (car elle est souvent restituée à la fin et non consommée). Elle est exprimée en litres d’eau. Son impact dépend du stress hydrique local.

Certaines matières utilisent plus d’eau que d’autres. Le coton par exemple est une fibre très gourmande en eau. Heureusement, le coton biologique permet de réduire la consommation d’eau.

Notre shorty Savannah permet par exemple de réduire de 36% l’eau bleue utilisée, quand à notre culotte Liao en coton elle permet d’économiser 42 L d’eau, soit 37% d’eau en moins par rapport à une culotte conventionnelle.



Un autre indicateur intéressant est : l’empreinte eutrophisation eau douce, qui est mesurée par la quantité de phosphates rejetés dans l’eau. Quand il y a trop de phosphate dans un milieu, cela a pour conséquence de le priver d’oxygène.
L’euthrophisation est notamment liée à la production des matières et à leur ennoblissement, à la fabrication des packagings et aussi aux eaux de lessive.


7 - Comment faire encore mieux ?

Bref, même si nos résultats sont plutôt positifs, on peut encore s’améliorer. Mais comment ?


- Le made in France


Le made in France pourrait être une option afin de diminuer notre impact carbone. Car produire en France c’est produire encore plus près de notre marché évidemment, mais surtout car la France est un pays où l’électricité est peu carbonée étant donné qu’elle vient essentiellement du nucléaire et un peu du renouvelable. A l’inverse, d’autre pays ont une électricité plus carbonée car elle est issue majoritairement du charbon.

Toutefois, cette solution ne nous semble pas envisageable pour le moment. Le type de lingerie que nous proposons demande l’assemblage de nombreuses petites pièces et donc un temps et un coût important de main-d’oeuvre. Fabriquer en France nous contraindrait à augmenter nos prix, or nous voulons que la mode durable puisse rester abordable.
Pour autant, nous ne nous interdisons pas de refaire des collections capsules en France, comme nous l’avons fait pour nos bodys par exemple.

 

- Accessoires en matières recyclées


Une option d’amélioration qui nous semble plus envisageable serait le sourcing d’accessoires en matières recyclées. Comme les élastiques, les bretelles ou même les sliders. C’est vrai que jusqu’alors nous nous étions concentrée sur le sourcing de dentelles et tulles recyclés. Tout simplement car dans notre esprit, les élastiques et bretelles étaient des accessoires et étaient donc « moins importants » que la dentelle. De plus, nous les sourçons déjà tous en Europe et nos agrafages, anneaux et réglettes viennent même de France : le sourcing d’accessoires recyclés ne nous semblait donc pas une priorité dans l'éco-conception de nos produits. Or, cette étude nous a montré que parfois, les matières dites accessoires dans le design d'un article de lingerie ne sont pas du tout accessoires en terme d'empreinte carbone. En effet, les élastiques sont assez lourds (surtout comparés à des dentelles très fines comme celles de notre gamme Liao) et pèsent donc parfois aussi lourd, voire plus qu’une bande de dentelle très ajourée. Utiliser des accessoires et élastiques recyclés pourraient donc avoir un vrai impact sur notre bilan carbone.


- Un dernier point intéressant : le coton recyclé !


Depuis le début de l’aventure, Olly nous utilisons exclusivement du coton biologique certifié GOTS pour nos culottes et soutiens-gorge. Premièrement car le coton biologique est bien moins néfaste pour l’environnement que le coton conventionnel : pas de pesticides, pas de blanchiment au chlore, pas d’OGM… Ce qui nous amène à notre deuxième point : l’interdiction de produits nocifs permet aussi de protéger les personnes qui récoltent et travaillent le coton, ainsi que les populations locales.


Mais voilà, le coton biologique en terme d’impact carbone (les émissions de CO2) est moins intéressant que le coton recyclé. Alors, faudrait-il utiliser du coton recyclé ? Au moins pour certains produits ? On se pose la question. D’une part car notre coton biologique est d’une très grande qualité : épais et super doux, il est garant de culottes qui durent longtemps. Et porter ses vêtements dans la durée, on le sait, c’est primordial. Or, parviendra-t-on à trouver un coton recyclé d’une aussi bonne qualité ? Deuxièmement, acheter du coton biologique certifié GOTS c’est aussi permettre à des petits cultivateurs en Inde de travailler et vivre sans mettre en danger leur santé. Or, ce type d’agriculture a besoin d’être soutenu. Faut-il alors l’abandonner pour se tourner vers le coton recyclé ? Et vous, aurez-vous envie de porter du coton recyclé pour des sous-vêtements, qui sont un produit très intime ? Et sera-t-il aussi doux au toucher ?


Ce n’est pas aujourd’hui qu’on tranchera ces questions. Mais on avait envie de partager avec vous toutes ces informations et réflexions. Nous avions envie de vous montrer qu’il n’y a pas de solution parfaite. Quand une marque vous dit utiliser « la matière la plus éco-reponsable », méfiez-vous. Quel est son impact carbone ? Relâche-t-elle des microfibres lors des lavages ? Dans quelles conditions a-t-elle été confectionnée ? Dans le textile, il n'y a pas de solution parfaite : si toutes les marques se mettaient à utiliser une seule et même matière, cela aurait probablement des conséquences négatives, et la pluralité de solutions est importante au vu des volumes produits et de la diversité des articles textile. Nous devons tous être vigilants, consommateurs et entreprises, ne pas céder à la facilité du greenwashing et se remettre sans cesse en question pour faire toujours mieux. Finalement, une seule chose est sûre, la route sera longue !










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